En cette date du 4 Novembre 2016, nous sommes à 4 jours du résultat du scrutin présidentiel américain. L'évènement fait couler pas mal d'encre, mais rentre finalement dans la norme des campagnes de ce genre, avec son lot coups bas. Là où cette élection détonne, c'est par les profils très pittoresques des deux candidats. D'un côté, Hilary Clinton, pur produit du système politico-militaire, et de l'autre Donald Trump, homme d'affaire accompli, étranger au monde politicien.
Deux candidats que tout oppose, y compris leur vision du Catch. Si certains journalistes français, qui ont découvert Trump le mois dernier (on salue Christine Ockrent !), voient son intérêt pour notre sport-spectacle comme une grosse faute de goût, des observateurs plus aguerris l'interprètent autrement. À travers le parcours respectif de Clinton et de Trump, il est possible de voir que le Catch américain, au-delà de son aspect trivial, révèle beaucoup de chose sur les deux adversaires.
Commençons avec le candidat le plus connu des fans de Catch, le républicain Donald J. Trump. Si certains ne connaissent de lui que sa storyline peu inspirée contre Vince McMahon, les plus anciens savent qu'il traîne autour du milieu depuis un moment. En effet le milliardaire, qui a fait fortune dans les hôtels et les casinos, était un grand mécène du Catch dans les années 80s. Alors qu'il développait un empire, notamment à Altantic City (l'équivalent de Las Vegas sur la côte est), Vince McMahon fit appel à lui pour promouvoir WrestleMania 4. Cette édition 1988, qui se déroulait au Trump Plaza, marcha extrêmement bien (on se demande comment vu le niveau des matches). Un succès si convaincant que la WWF décida de retenter l'expérience l'année suivante, faisant d'Atlantic City la première (et seule) ville à accueillir le pay per view deux fois de suite. Depuis, les apparitions de Trump lors de Raw ont toujours été des moments marquants, bien que clichés et assez potaches.
Passons maintenant à la candidate démocrate, Hilary Clinton, qui ne porte pas notre sport dans son cœur. Si cette dernière était apparue souriante en vidéo à Raw, lors de l'élection 2008, sa véritable appréciation du Catch laisse à désirer. Un double langage qui s'est révélé avec l'archive d'une audition devant la commission des affaires étrangères américaines. À l'époque secrétaire d’État de Barack Obama, Clinton expliquait que le Catch américain était néfaste pour l'image des États-Unis dans le monde. Témoignage d'amis d'Afghanistan à l'appui, elle décrivait le Catch comme étant "à l'opposé complet de ce qui nous représente, entant qu'américains". Le discours, assez hallucinant, avait pour but de convaincre la commission de mettre en avant des plus programmes jugés plus éducatifs pour les foules. Nul doute que ce genre de déclaration, très peu nuancée, risque d'en froisser plus d'un,
Pour terminer cet article, il est évident de préciser qu'aucune directive électorale n'y est exprimée. Nous ne prétendons pas influer sur le choix des électeurs américains qui pourraient lire cette chronique (et à en croire nos statistiques, il y en a une minuscule poignée). Nous pensions juste qu'aborder le profil de ces deux candidats hauts-en-couleur était de bon augure, surtout dans une période où la politique semble rebuter de plus en plus de monde. Que cela soit dit !