«Vous n’êtes pas sans savoir que le monde entier subit une pandémie sans précédent, faisant des dizaines de milliers de morts et des centaines de milliers de victimes.» C’est par cette succession de mots que j’ai débuté ma chronique spéciale WrestleMania 36 l’an passé. Un an plus tard les choses n’ont pas beaucoup changé. La pandémie est toujours là, le corps médical continue de se battre face aux différentes formes du virus et nous, nous sommes toujours confinés.
Pour selon, la vie continue et aujourd’hui je suis fier et honoré de vous retrouver pour cette chronique spéciale dédiée à WrestleMania ! Sobrement intitulée «WrestleMania 37 | Avant, Aujourd’hui, Ensemble… Pour toujours !», j’aimerais revenir avec vous sur cette édition 2021 qui a marqué le retour des fans dans l’arène, pour le plus grands plaisirs des superstars et du WWE Universe !
WrestleMania : Too big for one night… Again!
Cette année encore, la WWE a décidé d’utiliser le slogan «Too big for one night» et comme l’an passé, il portait plutôt bien son nom ! Si l’édition 2020 du «Grandest Stage Of Them All» était composée de 18 matchs (dont 2 en pré-show), la fédération de Stanford a décidé de jouer la sécurité pour cette édition 2021 en nous proposant «seulement» 13 combats!
L’an passé je faisais le lien entre le Pay Per View de la NJPW, Wrestle Kingdom, et WrestleMania, en stipulant que dû à la pandémie nous ne pourrions pas faire de comparatifs entre les deux événements. Cette année nous sommes en mesure d’affirmer (d’après les informations révélées par la WWE) que ce sont 51 350 fans qui ont eu le privilège d’assister à cette nouvelle édition. Pour faire le comparatif, ils étaient un peu plus de 70 000 pour la dernière édition de Wrestle Kingdom qui s’est tenue les 4 et 5 janvier 2020. Bien sûr il est encore tôt pour statuer sur la rentabilité de la nouvelle stratégie mise en place par la WWE concernant son événement phare.
Samedi 10 avril – Les fans sont lâchés dans l’arène
398 : c’est le nombre de jours qui se sont écoulés entre le dernier événement WWE avec des fans présents dans la salle et leur retour ce Samedi 10 avril 2021. Depuis le dimanche 8 avril 2020, jour où la WWE a présenté sa dixième édition de «Elimination Chamber», aucun fan n’avait assisté à un show télévisé de la fédération. C’est vous dire si cette trente septième édition avait une saveur particulière pour les équipes de Vince McMahon.
Avant que les festivités ne commencent, nous avons justement eu le droit à une prise de parole du Chairman de la WWE. Entouré de ses enfants, de son gendre et des superstars de la fédération, Vince nous a souhaité la bienvenue au Raymond James Stadium de Tampa Bay en Floride. Il nous a rappelé à quel point cela a été dur de ne pas voir le WWE Universe pendant ces nombreux mois avant de nous remercier et de nous accueillir à WrestleMania ! La planète a d’ailleurs essayé de jouer les troubles fêtes avec une météo plus que mitigée, mais la WWE a su improviser et assurer le show en nous proposant des segments entrevues dans les coulisses afin de nous faire patienter.
Dans tout événement catchesque, le match d’ouverture est celui qui va déterminer la marche à suivre pour l’ensemble de la soirée. Cette année ce sont Drew McIntyre et Bobby Lashley qui ont eu la lourde tâche d’être les premiers à performer devant plus de 25 000 personnes. Un défi que les deux hommes ont relevés avec brio. Ces derniers nous ont offert un combat pour le titre WWE digne des plus grands. Pendant près de 20 minutes les deux jeunes superstars nous ont offert de belles prises et de bons moments. Une distraction de MVP et un Hurt Lock plus tard, le challengeur écossais abandonne tandis que le champion américain continue son règne en tant que champion de la fédération.
Tout comme l’année dernière, je ne vais pas développer les matchs au cas par cas afin de garder une fluidité de lecture et tout comme l’an passé, je vais vous donner quels ont été, pour moi, les meilleurs combats et à l’inverse, ceux qui ont été moins bons.
Bianca Belair au sommet de la division féminine de SmackDown !
Durant près de trois heures, les superstars féminines et masculines de Raw et de Smackdown se sont présentées devant les fans avec des enjeux différents en fonction des combats mais une seule et même volonté : offrir le meilleur d’elles mêmes aux spectateurs présents aux abords du ring.
Quand des catcheurs tels que Seth Rollins, Cesaro, The New Day ou encore Sasha Banks et Bianca Belair sont présentes sur une carte, nul doute que l’événement va être à la hauteur de nos espérances. C’est ainsi que pour le troisième combat de la soirée, nous avons eu le droit au premier match en solo du catcheur suisse Cesaro sur la plus grande scène de toutes. Les deux hommes sont réputés pour leur prouesses techniques sur un ring de catch, mais cette fois-ci c’est bien l’ancien membre de ‘The Bar’ qui a tiré son épingle du jeu. Ce dernier s’est donné à 200% afin de nous offrir le plus beau spectacle possible, enchaînant le Torture Rack, 23 swings et le neutralizer avant d’effectuer le compte de 3 pour sa première victoire en solitaire.
Je dois vous avouer que ce combat m’a énormément plu tout comme le premier combat de Bad Bunny aux côtés de Damian Priest. Depuis sa création en 1985, WrestleMania n’a cessé d’être un lieu d’invitation pour les plus grandes stars du moments. De Mr T en passant par Mike Tyson ou encore de Cindy Lauper en passant par Aretha Franklin, la WWE a toujours su nous proposer des vedettes de premier choix.
Cette année la WWE a décidé de miser sur la star montante du rap américain Bad Bunny et ne s’est pas contenté de le faire apparaître afin qu’il nous interprète l’un de ses morceaux du moment… Non non, elle nous l’a proposé en tant que catcheur ! C’est donc aux côtés de Damian Priest que le chanteur portoricain a effectué ses débuts sur un ring de catch. Les deux hommes ont été opposés à John Morrison et au Miz (qui avait manqué la dernière édition de WrestleMania). Je pense que je ne me trompe pas en disant que Bad Bunny nous a offert la plus grande surprise de cette première nuit. Par le passé nous avons eu l’occasion de voir des personnes du showbiz combattre sur un ring (comme Stephen Amell à SummerSlam ou justement Mr T à WrestleMania I et II) mais jamais nous avions eu l’opportunité de voir un tel niveau. Je dois dire que j’ai été stupéfait par les prises que nous a proposé BB… Enfin quoi, un canadian destroyer quand même ! Franchement, ce combat était vraiment agréable à visionner et si je peux paraphraser Monsieur Philippe Chereau : «Il n’y a pas de grands vainqueurs sans grands adversaires», félicitations à John Morrison et au Miz qui ont fait un travail remarquable afin de rendre la star du rap crédible.
Cette première soirée s’est achevée avec le combat opposant la championne en titre Sasha Banks à sa challengeuse, Bianca Belair. Pour la deuxième fois de l’histoire de WrestleMania, un combat féminin a été choisi pour clôturé l’événement. Souvenez vous, la première fois c’était en 2019 avec le Triple Threat opposant Ronda Rousey à Charlotte Flair et à Becky Lynch, un combat qui avait d’ailleurs vu la catcheuse irlandaise devenir double championne de la fédération. Les deux catcheuses afro-américaines se sont donc vu confier une mission qui aurait pu sembler impossible, mais de par leur talent et leur professionnalisme, elle nous ont servi sur un plateau d’argent le plus beau match de fermeture que nous aurions pu imaginé pour cette première nuit de WrestleMania 37 ! Un combat qui s’est terminé sur un enchaînement parfait : 450 splash de Bianca sur Banks, dégagement au compte de deux de la championne en titre, un combo coup de natte et KDO de la challengeuse… Bianca effectue le tombé et obtient la victoire en même temps que son premier titre dans le main roster.
En conclusion, j’ai trouvé que cette première salve a été la plus divertissante de cette édition. Globalement, toutes les superstars se sont surpassées et nous ont procuré beaucoup de plaisir. Et comme il faut bien trouver quelque chose de «négatif» à redire, le Tag Team Turmoil Match a été pour moi le match le moins intéressant et le moins réussi (en terme de prises) de la soirée et bien que je sois un partisan du catch féminin, je pense que nous aurions pu nous en passer. Est-ce que la deuxième soirée spéciale de WrestleMania a été aussi divertissante? C’est ce que nous allons découvrir dans la deuxième partie de cette chronique !
Dimanche 11 avril – Let them in
Cette deuxième soirée est celle qui aura vu le plus de championnats être remis en jeu. Avec pas moins de cinq défenses de titres sur les sept combats qui ont eu lieu, nous étions loin de nous attendre à autant de changements !
Tout comme pour la première soirée, la WWE a misé sur deux gros noms afin de débuter la soirée. Ainsi, alors qu’ils entretiennent une longue rivalité, Randy Orton et The Fiend se sont affrontés une nouvelle fois. Je dois vous avouer que ce combat était l’un de ceux que j’attendais le plus pour cette seconde salve mais qu’il est aussi celui qui m’a le plus déçu. Dès l’apparition d’Alexa Bliss, je me suis dit que nous allions assisté à un grand moment, un vrai WrestleMania Moment. L’utilisation de cette énorme boîte à musique et le Fiend soigné de ses brûlures qui en sort pour se jeter à toute vitesse sur le Legend Killer, présageait un grand match d’ouverture. Avant que vous ne vous emportiez, je n’ai pas détesté le combat, bien au contraire. Seulement, je désapprouve la manière dont il s’est terminé. Le spot avec Alexa sur la boîte et le visage plein de cette substance noire a été pour moi le meilleur de la rencontre, mais j’étais loin d’imaginer qu’il en serait le segment final. Je trouve cela décevant que The Fiend ait perdu son combat avec cette distraction. Et quand bien même, cela a eu lieu nous sommes d’accord, mais la WWE aurait pu organisé un spot final exceptionnel. Certes, le Fiend perd sur ce RKO, mais plutôt que de le voir regarder Alexa droit dans les yeux avant que les lumières ne s’éteignent puis se rallument nous laissant découvrir des abords du ring vides, la fédération aurait pu en profiter pour une confrontation entre Wyatt et une autre superstar (Aleister Black comme le suggère par exemple Sturricane sur Twitter).
Tout comme pour la première partie de cette chronique, je ne vais pas développer l’ensemble des combats. Cette édition de WrestleMania a été marquée par quatre matchs féminins, dont deux par équipes, et en définitives ils sont pour moi les deux moins bons des deux soirées.
La conspiration en plein milieu du ring
C’est peut-être là une des marques de fabrique de la WWE : la lutte fraternelle. Par le passé nous avons pu voir des frères (ou considérés comme tels), se battre corps et âmes sur les rings de la fédération. Des frères Hart en passant par Undertaker & Kane, WrestleMania a déjà été la scène de tels affrontements. Cette année ce sont Kevin Owens et Sami Zayn qui se sont affrontés dans un match en simple. Bien que les deux lutteurs ne soient pas des frères liés par le sang, il en est tout comme tant ils ont évolué ensemble dans le monde du catch. D’abord sur la scène indépendante (à la ROH), puis à NXT, les deux hommes se sont retrouvés entre les cordes de WrestleMania. Si l’ancien champion intercontinental Sami Zayn estime qu’il y a une vendetta contre lui, nous avons tous pu constaté que cela n’était pas le cas. Quoi qu’il en soit, les deux canadiens nous ont offerts des prouesses techniques qui nous ont rappelés les grandes heures de gloires de leurs différentes rivalités. Ce match était assez intéressant à regarder, seul petit bémol : il était un peu court. L’autre match que j’ai trouvé plaisant est celui pour le titre des Etats-Unis, un affrontement entre Riddle et Sheamus qui a été correct avec une fin exceptionnelle : un brogue kick outta nowhere, Holy Shit !
Lors de la première soirée, ce sont les femmes qui ont refermés le show. Pour cette deuxième soirée, la championne Asuka et sa challengeuse Rhea Ripley étaient placées au rang du co main-event. Pendant de nombreuses années nous avons pu observer les deux femmes effectuées leur premières armes pour la WWE du côté de NXT. Ce dimanche, les deux ont eu l’opportunité d’effectuer le show sur la plus grande scène. Bien que j’ai éprouvé moins de plaisir à le regarder que j’en ai pris à regarder celui pour le titre de Smackdown, je dois dire que ce combat féminin était un bon combat. La lutteuse japonaise a été repoussée dans ses retranchements par la lutteuse australienne et les deux femmes ont fait preuve d’une belle technique dans leur arsenal respectif.
Le clou du spectacle de cette soirée a été l’affrontement à triple menace pour le titre universel, opposant le champion Roman Reigns au vainqueur du Royal Rumble 2021 Edge et son deuxième challenger, Daniel Bryan. Par le passé je n’étais pas un fervent fan du Tribal Chief, mais j’ai appris à la connaître et à l’apprécier au fur et à mesure des années. Certes, il n’est pas le lutteur qui nous offre le plus de prises spectaculaires et il a été un peu overbooké au début de sa carrière, il n’en reste pas moins l’une des têtes d’affiches au sein de la fédération. Sa défense de titre ce dimanche n’était donc pas une mince affaire puisqu’il faisait face à une légende et à un vétéran des rings. J’ai toujours été un très grand fan de la Rated R Superstar, mais je vous fais une confession : je ne voulais pas le voir gagner. Pourquoi ? Parce qu’il est pour moi important que ce soit des lutteurs à temps plein et de la nouvelle garde qui déteignent l’or. Avez-vous remarqué que cette année était l’une des rares années où les titres mondiaux n’étaient pas détenus par un vétéran part-timer ? Cette trente-septième édition a été portée par les jeunes loups, exit les Triple H, Brock Lesnar, The Rock et autres Goldberg. La WWE aurait-elle enfin compris que les jeunes sont l’avenir ? Il semblerait que oui quand on observe le final de ce match de clôture! Comme je vous l’ai dit un peu plus haut, je ne voulais pas voir Edge remportait la victoire, et je pense que la fédération nous a proposé l’une des meilleures fins envisageables. Les trois lutteurs nous ont offerts un combat divertissant, brutal et technique à la fois. La seule chose négative que nous pourrions trouver à redire sur ce combat est qu’il y a eu trop d’interventions extérieures.
En conclusion, cette 37ème édition qui a vu le retour des fans est une belle réussite. La fédération a réussi à nous offrir des performances de qualité et des WrestleMania Moments. Espérons que cette dynamique perdurera dans les prochaines semaines du côté de Raw et de Smackdown. J’espère que comme moi vous avez pris un certain plaisir pendant de week-end spécial WrestleMania, n’hésitez pas à réagir sur les différents réseaux de Catch-Newz.
Je souhaite terminer cette chronique en remerciant Antoine qui m’a confié pour la deuxième année consécutive la rédaction de la chronique WrestleMania ainsi que vous, les lecteurs et lectrices de Catch-Newz qui êtes de plus en plus nombreux et nombreuses à nous rejoindre sur le site. Je remercie cette année encore Philippe Chereau et Christophe Agius sans qui je ne serais pas le fan de catch que je suis aujourd’hui et j’adresse tous mes vœux de réussite à Raymond Rougeau et Jean Brassard dans leurs projets futurs, qui se feront malheureusement pour nous en dehors de la WWE.
Prenez grand soin de vous, croquez la vie à pleines dents et aimez vous les uns les autres. Ce sont les choses les plus importantes en ce moment.
Crédit photo : WWE
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