Crédit photo : WWE
Ce billet souligne uniquement un avis subjectif au sujet de WWE SummerSlam 2019
En pleine mutation au niveau de ses shows hebdomadaires, la WWE avait beaucoup à prouver durant ce SummerSlam 2019. Petit à petit, la patte Paul Heyman commence à se faire sentir (en attendant celle d'Eric Bischoff) mais les mauvaises habitudes ne sont jamais bien loin. L'année dernière, le plus grand pay-per-view de l'été avait fait souffler un vent nouveau au sein des divisions de la ligue américaine en redistribuant les cartes (et les championnats). Pour cette 32ème édition, nos attentes étaient immenses entre retours attendus, challengers prometteurs et contenu plus mature. Malheureusement, la WWE a décidé de jouer la carte de la sécurité...
Souffler le chaud et le froid
Ce qui pouvait faire peur avant de se brancher sur le WWE Network, c'était d'assister à un SummerSlam 2019 à rallonge, avec des matchs de seconde zone venant grappiller quelques minutes par-ci, par-là. Finalement, les créatifs ont su imposer un rythme convaincant en rendant le menu assez digeste. Dans la forme, nous pouvons également applaudir le retour des pyros en début d'événement comme en clôture. S'il ne s'agit que de cosmétiques visant à en mettre plein la vue, il faut bien admettre que ces artifices ont un véritable effet sur la foule présente dans l'arène. Pour les spectateurs devant leur écran, il n'y a rien de pire qu'une ambiance morne, surtout au beau milieu de la nuit (merci le décalage horaire). Et puisque nous parlons de l'aspect visuel de ce pay-per-view, applaudissons sans détour la performance de Bray Wyatt qui est sans aucun doute LE moment fort de cette soirée. Seul l'avenir nous dira si la WWE parvient à garder cet engouement autour du personnage mais les débuts sont extrêmement prometteurs. Hélas, cette séquence sera sans doute la seule qui restera gravée dans nos mémoires tant ce SummerSlam 2019 ne s'est pas trop mouillé... et c'est bien dommage en été !
La star ou plutôt le monstre de la soirée !
Si les matchs de cette soirée étaient plutôt bons, avec finalement bien peu de botchs au programme, une impression de déjà-vu était tout de même palpable. Le meilleur exemple étant l'affrontement entre Kofi Kingston et Randy Orton qui s'est grandement inspiré de celui entre Samoa Joe et AJ Styles l'année dernière. Lorsque la WWE ne sait pas trancher, nous avons droit à des fins bien souvent décevantes avec une disqualification ou dans ce cas un double décompte à l'extérieur. Personne ne peut se satisfaire d'un tel finish et c'est Kofi Kingston qui en a fait les frais. Ce dernier semble d'ailleurs avoir de plus en plus de mal à assurer dans son rôle de leader du roster de SmackDown Live, la ferveur de la Kofi-Mania étant bien entamée. Toujours dans cette sensation de redite, le main event de la soirée opposant Seth Rollins à Brock Lesnar. À l'instar de Roman Reigns à SummerSlam 2018, l'ancien membre de Shield a conquis "La Bête" sans véritablement être inquiété malgré sa blessure (certes artificielle). C'est donc bien Rollins qui est l'élu avec cette victoire clean mais la WWE devra encore améliorer son produit afin de le rendre plus crédible aux yeux des spectateurs. Comment un Seth Rollins amoché peut-il réussir là où un Roman Reigns ou encore un Braun Strowman en pleine forme ont toujours échoué ?! Paul Heyman semble vouloir améliorer cet aspect et nous l'en remercions d'avance.
Les légendes se rebellent, les rivalités s'effondrent !
La bonne surprise de ce SummerSlam 2019 s'est située du côté des légendes. En effet, Trish Stratus a réalisé une prestation remarquable face à une Charlotte Flair impitoyable. Le booking a fonctionné jusqu'au bout et la passation de flambeau aura été impeccable. Goldberg n'a pas non plus à rougir de sa performance. Durant son match expéditif face à Dolph Ziggler, l'ancien champion universel a délivré des spears destructeurs sans le moindre faux pas. Le "Show-Off" a parfaitement vendu les attaques de son adversaire afin de donner plus d'impact à la rencontre. S'il souhaitait se racheter de sa triste démonstration faite en Arabie-saoudite, Goldberg l'a fait avec brio. Mention spéciale à l'apparition d'Edge durant le kick-off (segment qui aurait mérité sa place au sein du show principal). Les Hall of Famers ont prouvé qu'ils ont encore de l'énergie à revendre et ont parfaitement réussi à emporter la foule dans leur élan.
Trish Stratus peut être fière de son "dernier match"
Cependant, nous aurions apprécié plus de folie dans le booking global de ce SummerSlam 2019. Un seul titre aura changé de propriétaire et peu d'émotions ont ponctué l'événement. À aucun moment la foule n'a pu chavirer. Les "Near Falls" bien exécutés ont été bien peu nombreux et un gros finisher menait bien souvent à une victoire nette et sans bavure. Aussi, les rivalités mises en scène par la WWE pour ce SummerSlam 2019 avaient quelque chose d'éphémère. De Bray Wyatt / Finn Balor, à Bayley / Ember Moon, en passant par Becky Lynch / Natalya et Dolph Ziggler / Goldberg, nous étions face à des histoires sans lendemain, ce qui n'est pas la meilleure chose à écrire pour galvaniser les fans. Depuis quelques temps déjà, la WWE ne sait plus mettre en place des rivalités crédibles et intenses sur le long terme. Chaque confrontation tombe bien souvent à plat et le dénouement arrive dans l'indifférence générale.
Une rivalité rapidement expédiée pour la toute puissante Becky Lynch
Coup de froid sur Toronto
Enfin, les absences ont fait aussi très mal à ce SummerSlam 2019... et en particulier celle de Roman Reigns. Si l'histoire autour du "Big Dog" avancera forcément dans les semaines qui viennent, il est impossible de ne pas ressortir déçu du silence entourant cette storyline durant la totalité du pay-per-view. Pas de réponses, pas de discours et encore moins de segment marquant pour ce drame qui se joue autour de Reigns depuis plusieurs jours. Pourtant, quoi de mieux qu'un SummerSlam pour offrir des révélations explosives à l'univers de la WWE ?! Ce cas est emblématique du manque de folie voire même de ferveur autour de ce show.
Au moins, cette image nous apporte un peu de satisfaction !
Bref, ce SummerSlam 2019 aura finalement été dans la continuité de ce que nous voyons depuis WrestleMania 35. Attention, le pay-per-view n'était pas mauvais, voire même plutôt bon dans son exécution (rythme, qualité des affrontements, esthétique...). Hélas, nous n'avons jamais eu l'impression d'assister à une soirée spéciale, faite pour marquer l'histoire du divertissement sportif comme la WWE aime tant le rappeler. Durant cette nuit, nous étions dans l'expectative d'un éclair de génie, d'une scène choquante qui ne verra jamais la lueur du jour. Tout n'est pas à jeter mais espérons plus de prises de risques dans un avenir proche.
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