Pourtant depuis sa création le catch a beaucoup changé, chaque décennie il s’est réinventé repoussant parfois les limites de la violence (comme ce fut le cas avec la ECW) ou récemment les limites de l’esthétisme (avec Lucha Underground) qui traite son produit comme un film. Mais si beaucoup de choses ont changé, la base du catch est restée la même, je vais vous le prouver.
Pour comprendre le catch, il faut comprendre le concept du schéma narratif. En effet, chaque histoire fonctionnelle qu’elle soit en livre, ou film même les mangas obéissent à un ou des schémas établit. Prenons un exemple, 90% des histoires d’amour racontées par le cinéma Hollywoodien se concentre sur la rencontre. Offrant un schéma narratif très simple, les deux amants se rencontrent souvent par hasard, après quelques peripéties avec leurs ex, ils finissent par se mettrent ensemble. Vous voyez ici un schéma dit classique qui offre à tous les coups une happy end.
Si vous préférez le schéma narratif est un moule pour les histoires, avec un même schéma narratif on peu créer une multitude d’histoires différentes, exemple : les comics. Et bien pour le catch c’est pareil.
Revenons à l’époque où il fut créé. Les origines du catch sont nombreuses, il n y a pas une date exact qui serait la création du catch. Deux facteurs historiques entrent en jeu. Le premier tiens qu’aux USA au début du siècle dernier, les foires itinérantes étaient très courantes et la communication entre les états quasi inexistante, ainsi on a vu se développer à travers les USA un réseaux d’homme fort qui défiait tout le monde, en réalité ils affrontaient des complices. Ainsi vers 1910, certains avaient acquis une vraie notoriété. Deuxième facteurs, les wrestlers (lutteurs) à l’époque ils étaient tous des amateurs wrestler, ces lutteurs que vous voyez aux Jeux Olympiques. Mais en dehors des grandes compétitions très peu arrivaient à en vivre. La Boxe leurs faisant concurrence. De plus les matchs de wrestling pouvaient durer jusqu’à trois heures, à la fin les combattants se retrouvaient dans une salle vide. Alors vers 1915-1920, l’idée de work (travail) fut intégrée pour rendre les matchs plus intéressants. C’est ainsi que les amateurs wrestlers devinrent des pro wrestlers (catcheurs) en transformant leurs sports en un divertissement pré-déterminer.
Étudions maintenant le schéma narratif classique du catch. Dans une fédération s’opposent plusieurs types d’individus afin de savoir qui est le meilleurs d’entre eux, le champion de la fédération est donc le meilleur et les autres sont défini par rapport à lui. Les personnalités dans le catch sont extrêmements variées et c’est sur ce point que le catch offre pour moi une de ses facettes les plus intéressantes. Chaque catcheur doit avoir une personnalité distincte, c’est ainsi que depuis plus de soixante ans le catch nous fait découvrir des personnalités avec un charisme hallucinant (Flair, Dusty, Rock, Austin, Cena, Punk et beaucoup d’autres). Ses personnalités ont à l’intérieur du schéma deux manières de se définir soit en baby face (historiquement le baby face et celui qui combat avec ses talents et n’a pas besoin d’autres choses pour gagner) à l’inverse le heel lui est moins fort que son adversaire et doit donc utiliser des méthodes douteuses pour l’emporter. Il existe plusieurs types de heel et de babyface mais ça sera vu lors d’une autre chronique.
Donc comme vous l’avez compris le catch obéit à un schéma narratif très classique, savoir qui est le meilleur à l’intérieur du ring. Ajoutez à cela des managers véreux et un milliers d’histoires et tout est possible. Seulement l’une des contraintes de ce schéma et la suivante, les top baby faces et heels, les top stars ceux qui font venir le public, doivent être gardé forte donc perdre le moins possible. Voilà pourquoi les jobbers existent.
Alors pourquoi aujourd’hui la WWE est-elle sortit d’un schéma aussi simple ? Deux raisons, qui sont toutes les deux arrivées au même moment. Lors de la fameuse Monday Night Wars opposant Raw à Nitro, Éric Bischoff ayant au départ un roster plus fourni se mit à proposer des matchs de PPV, le lundi soir gratuitement à la télé. Voilà pourquoi maintenant les superstars passent leurs temps à s’affronter. Ainsi, arrivés aux grand PPV très peu de matches donnent l’impression d’être spéciauxl. La deuxième raison c’est la présence d’une autorité du coté heel. Lorsque Vince en 1997 devient heel et feud avec Stone Cold, nous étions témoins de l’une des plus grandes rivalités que le catch a connues. 17 ans après, force est de constater que le méchant patron qui impose ses choix est aujourd’hui une limite à l’expansion de la WWE. Ce choix narratif a d’ailleurs failli causer la mort de la tna, heureusement elle s’en est sortie. Le plus frustrant c’est que la WWE comprend tout, il n’y a qu’à voir NXT et sa gestion classique du catch qui fonctionne à merveille.
Voilà le catch n’a pas besoin d’être réinventé constamment comme le pense Vince Russo. Non le catch doit obéir à des règles simples pour que ses talents deviennent des stars et attirent de nouveaux spectateurs.