Nos chroniques

Le tragique destin de Mr. Kennedy... Kennedy !

 

 

"You know him... You love him... You cannot live without him..."

 Et pourtant, il va falloir faire avec. C'est officiel, Mr. Kennedy a été officiellement renvoyé de la WWE hier soir, et, avec son renvoi, sont arrivées de nombreuses réactions de fans, déçus et attristés par le triste sort réservé au lutteur, longtemps considéré comme l'avenir et le renouveau de la fédération, et aujourd'hui perçu comme un échec.

Mr. Kennedy aura, en quatre ans, tout connu : des succès probants, aux nombreuses blessures, en passant par plusieurs titres à la WWE dont le statut de Mr. Money In The Bank, l'éternel espoir en devenir se sera rapidement considéré comme une fringante déception. Analyse de 4 ans de carrière, forgée de titres, de feuds mémorables, et surtout, de grands moments qui marqueront les fans.

 

 

 Kenneth Anderson est né le 6 Mars 1976 à Minneapolis. Mais il passera le plus grand de son temps dans la ville de « Two Rivers », dans la région du Wisconsin. Une région qu'il représente encore aujourd'hui de façon très symbolique. Il pratiqua, dans sa jeunesse, de nombreux sports, comme la natation, l'athlétisme et même déjà, des sports de combats comme le Tae-Kwon-Doe. Sportif de haut niveau, il s'est même distingué en escrime, où il a fini champion régional.
C'est ni plus ni moins qu'un certain Stone Cold Steve Austin qui le pousse dans le monde de la lutte professionnelle. Même s'il ne se destinait pas comme lutteur, et se voyait déjà très loin des projecteurs.

Déjà à l'époque, dans les années 2000, c'est bien un trou dans ses poumons qui l'a fait hospitalisé, faillant lui coûter sa carrière (pouvait-on déjà voir ceci comme un signe annonciateur pour le futur ?). Il a ensuite continué sa carrière sur le circuit indépendant, et fit quelques apparitions pour WWF Velocity et Heat, sans grands succès. Il faillit également signer pour la TNA, mais les négociations n'iront jamais à terme.

En 2005, Ken Anderson voit enfin un avenir se dessiner pour lui, en signant un contrat de développement avec la WWE en 2005. Le début de la gloire...

Les débuts de Mister Kennedy à la WWE.

  

 

Ken Anderson, lui même se présentant comme « Mr. Anderson » était un personnage arrogant, prétentieux, mais avait la particularité d'être lui-même son propre annonceur, n'hésitant pas à prendre la parole pour faire réagir la foule. Il développait déjà une très forte capacité au micro. Annonciateur de ce qu'il allait, déjà, devenir.

C'est le 11 Août 2005 que Ken Anderson fait sa première apparition TV, lors des enregistrements de Velocity. Il défait alors Funaki. Il décidera de se nommer par la suite Mr. Kennedy, deux semaines plus tard. Le 25 Août, pour son premier match télévisé à Smackdown, Mr Kennedy défait une nouvelle fois Funaki. Et marque déjà les esprits, en créant une certaine rivalité avec l'annonceur de Smackdown, Tony Chimel, lui prouvant lui-même qu'il était le meilleur et qu'il pouvait faire un meilleur boulot  que lui en tant qu'annonceur. Le public suit, et accroche au personnage. Mr. Kennedy fait ses débuts en PPV à No Mercy, en Octobre 2005, battant Hardcore Holly. Une ascension progressive, ou Kennedy fait connaissance avec le succès et la notoriété. Mais l'ascension allait être de courte durée.

En Décembre 2005, Kennedy participe aux House-Shows de la WWE en Italie, et se blesse au dos. La première d'une très longue série, qui va l'écarter des rings pendant près de... 6 mois. Une longue blessure, qui va en annoncer beaucoup d'autres. Opportunité gâchée pour Mr. Kennedy ? Bien sûr que non. L'homme de Green Bay a encore le temps de se forger un nom, et d'accomplir de nouveaux exploits.

 

 Du US Championship...

 

 

Mr. Kennedy fait son retour à Smackdown le 6 Juin, par une victoire sur Scotty 2 Hotty. Une façon pour la WWE de témoigner de la confiance qu'elle lui attribue. Va s'en suivre une Winning Streak ou Kennedy ne sera battu que par Matt Hardy le 14 Juillet à Smackdown. Kennedy affrontera Batista, en lieu et place de Mark Henry, blessé, pour déterminer le challenger numéro 1 au World Heavyweight Championship, au Great American Bash, match qu'il gagnera, mais par disqualification (Batista gagnera son match de championnat pour Summerslam par pinfall lors d'un Smackdown). Kennedy, lors du match au GAB, endurera une grosse blessure, qui lui vaudra 20 points de suture. Sans conséquences.

Mais son grand accomplissement sera le gain du US Championship le 1er Septembre, battant Bobby Lashley et le champion en titre, Finlay, lors d'un Triple Threat. Ce sera le premier et seul règne du « Future Of Sports Entertainment ». Titre qu'il perdra contre Chris Benoit, de manière anecdotique. Car l'intérêt n'était pas là.
Au delà d'un titre, c'est la feud contre l'Undertaker, légende du business, qui va le propulser au sommet. De nombreux matchs, notamment avec MVP contre les Brothers Of Destructions, concluant leur feud mémorable dans un Last Ride Match à Armageddon. C'est cette feud qui définit Kennedy comme un grand, qui montre qu'il peut lutter avec les tous meilleurs de la fédération et produire d'excellentes performances, et surtout, qui lui donne une dimension importante, et qui en fait même, un des piliers de Smackdown. Kennedy était alors au sommet de son art.

 

... Au Money In The Bank.

 

 

Kennedy continuera son ascension, avec un match pour le titre de Batista au Royal Rumble 2007; Match qu'il perdra. Mais le grand accomplissement de sa carrière, c'est le gain du Money In The Bank. Dans un match épique, il gagne la précieuse malette face à des grands noms de la fédérations et anciens champions (Booker T, Randy Orton, Edge...), et s'affirme un peu plus comme une figure marquante de la WWE, avec une fin d'année 2007 et un début d'année 2008 retentissant. Un énorme gage de confiance de la part de la WWE, qui veut clairement propulser Kennedy sur le grand devant de la scène. Il est décrit alors, de manière logique, comme la future star de la fédération, avec, probablement, un titre de champion à la clé avec sa malette. Tout le monde se demandait alors qui pourrait stopper Mr. Kennedy dans son ascension ? Personne, à priori...

 

 "Who's my son ?"

 

 

Mais c'est bien une autre blessure qui va, encore une fois, stopper la superstar. Perdant, à la fois, sa malette au profit d'Edge, et donc son occasion de devenir champion, mais aussi son push. C'est à RAW qu'il va tenter de découvrir de nouveaux challenges, ainsi que de nouvelles feuds. Il aura notamment eu un match pour le titre Intercontinental, puis une feud en Décembre contre Shawn Michaels, courte, mais qui aboutit sur un très bon match à Armageddon. Ainsi qu'une feud avec Jeff Hardy. Mais rien de très intense.
Non, l'évènement qui a marqué dans la carrière de Kennedy à RAW, c'est l'histoire du fils illégitime de Mr. McMahon... Enfin, plutôt, ce qui aurait dû marquer sa carrière... Cette storyline, mise en scène pour pusher l'homme qui porte le même nom que le patron de la World Wrestling Entertainment, était censée dessiner un push et une feud qui aurait mis en valeur Kennedy, et lui auraient permis de s'imposer peut-être plus facilement à RAW. Mais Kennedy a encore une fois grillé un de ses Jokers, lorsqu'il fut contrôlé positif pour stéroïdes, et suspendu pendant 1 mois (quand certains lutteurs comme Orton n'ont pas été suspendus, eux). C'est encore une fois un coup dur pour la superstar, qui stagne et freine dans la brand rouge. Il se consacra aussi à d'autres activités, comme le cinéma, et son film, Behind Enemy Lines, pour lequel la WWE nous a passés tant de promos un an plus tard (mauvaises, diront certains)...

  

Come Back et Face Turn...

 

"I meant it !"

 

Toujours est-il que Kennedy stagne. C'est l'heure du Face Turn pour lui. Histoire de lui donner un peu de fraîcheur, de nouveauté. Même si on ne retrouve plus le Kennedy que plus rien n'arrêtait, on lui trouve un nouveau truc en Face. Un art de captiver la foule, de la mettre dans sa poche. Une feud mineure avec William Regal pour sceller son Face Turn. Puis un Draft de RAW vers Smackdown, le show qui lui donna, par le passé, une nouvelle dimension. Mais Kennedy n'avait plus le même statut. Il n'était plus l'espoir que rien n'arrêtait, mais juste le gars qui n'a jamais percé. Et, comme un symbole de la pente descendante à laquelle il aspirait, il se reblesse lors d'un House Show, ce qui l'écarte des rings pour à nouveau... 8 mois.

 

 Na na na na... Hey Hey Hey...

 

"You're Fired, version longue... "

Alors voilà. On arrive à l'heure de son dernier et triste retour à RAW, Lundi dernier. Ou plutôt, de sa dernière blessure. C'est l'histoire du verre moitié vide, moitié plein. Mais, si l'on est objectif, c'est très clairement une déception. Mr. Kennedy n'était plus source de garanties suffisantes pour la WWE. Il était impossible de travailler sur son personnage sur une longue durée. Il était même impossible de faire des projets de feuds avec lui. Il était devenu un catcheur important, talentueux qui passait son temps à l'infirmerie. On imagine que cette blessure, le jour même de son retour, a été si paradoxal et symbolique que les dirigeants de la fédération de Stamford n'avaient d'autres choix que de le renvoyer.
Kennedy avait un mic-skill incroyable. Certains retrouvaient en lui des airs de « The Rock » et autres « Chris Jericho » qui mystifiaient la foule pendant l'Ere Attitude et autres périodes de l'Invasion (toutes proportions gardées, et à son échelle). Il était technique, talentueux, novateur. Mais voilà. Il est impossible aujourd'hui de travailler sur un personnage qui nous oblige à changer les plans tous les mois. Avec qui il est impossible de faire quelque projet. Un catcheur à temps partiel. Bref, Kennedy ne pouvait plus suivre le rythme effrenné que demande la WWE. Et par temps de crise, ça ne pardonne pas.

 

 La carrière de Kennedy se résume très facilement : des opportunités gâchées une à une par le sort. Un talent fou et exceptionnel, compromis par des pépins physiques, et autres abus. Kennedy est, sûrement, un des lutteurs les plus malchanceux de l'histoire de la WWE. Mais, à cette échelle, ça ne pardonne pas. Le business ne pouvait plus attendre Kennedy... L'éternel talent gâché.

 

Remerciements à :

WillyWrestleFest

Wikipédia

... Et à toi, lecteur ;)